Cita_Rapport_Annuel_2021_V10_BD

Il est de coutume de dire qu’une crise qui dure, ce n’est plus une crise. Personne n’aurait imaginé, lorsque la pandémie a démarré en mars 2020, qu’elle perdurerait encore l’année suivante. Pourtant, à l’aube de l’année nouvelle, nous avions déjà absorbé deux vagues, et malgré des chiffres en réelle diminution, nous savions que l’hiver ne nous serait pas profitable. Face à des soignants épuisés, des lits saturés, des patients qui souffrent… il fallait une bonne dose d’espoir pour envisager une sortie de crise durable. Qui est arrivée sous la forme d’une dose de vaccin. Cette année 2021 aura assurément été celle de la vaccination. Quoi qu’en disent les sceptiques, c’est grâce à une vaccination demasse que les troisième et quatrième vagues furent moins intenses. Moins meurtrières aussi, puisque les populations fragiles furent protégées en priorité. Moins éprouvantes enfin, le personnel soignant et non-soignant pouvant un peu souffler alors que le début de la pandémie avait provoqué une tension extrême jusque-là inconnue de tous. Le vaccin n’a pas totalement éradiqué la maladie, ce serait fallacieux d’écrire cela. Mais il a ouvert une porte de sortie, a dessiné un coin de ciel bleu et a rendu de l’espoir. Il a aussi permis à l’hôpital de retrouver force et vigueur, mais également de fonctionner presque normalement. Car si le Covid a ôté des vies, il a aussi sérieusement mis àmal durant de longs mois le suivi des autres pathologies : bloc opératoire en sommeil ou presque, consultations “non-urgentes” reportées, peur de venir à l’hôpital chez certains patients… Le temps perdu ne se rattrape peut-être pas totalement, mais nos équipes ont fait des miracles en résorbant presque entièrement le retard accumulé. Soyons donc positifs : 2021 n’aura pas été la copie conforme de 2020. Cela s’est traduit concrètement lorsqu’il a fallu construire ce rapport annuel : sur huit pages, une seule, finalement, rend compte de la gestion directe - à nouveau exemplaire - du Covid par les équipes de la Citadelle. Pour le reste, l’hôpital a poursuivi le développement des grands axes que le plan stratégique 2020-2025 avait fixés : l’excellence et l’innovation, la priorité aux patients, le bien- être du personnel, la rénovation-construction… Sans oublier la volonté de rester un acteur majeur du territoire, en totale solidarité avec d’autres secteurs qui ont aussi terriblement tremblé durant la crise, comme la culture. Les générations futures pourraient penser, à la lecture de ce rapport, que 2021 fut finalement conforme aux années sans Covid, au vu des activités et des projets développés. Il faut simplement y voir une magnifique volonté de résilience de tous les collaborateurs, qui ont appris rapidement à vivre avec, voire malgré, le virus. C’est de bon augure pour l’avenir : il y auramalheureusement d’autres pandémies, d’autres coups de chaud (climatiques entre autres), et pouvoir les combattre et les vaincre rapidement restera toujours dans l’ADN de notre hôpital. S’il fallait émettre un souhait pour les années futures, c’est que la solidarité, qui a forgé un esprit d’équipe hors norme durant ces deux ans de pandémie, demeure le ciment de notre institution. Avec 4.100 collaborateurs et quelque 200 métiers représentés, l’hôpital de la Citadelle est un employeur de référence en région liégeoise, mais aussi un vivier professionnel dynamique et diversifié. C’est donc un défi permanent de dénicher de nouveaux talents qui viennent sans cesse renforcer les équipes. Outre une politique de recrutement classique (offres d’emploi sur le web et les réseaux sociaux, parutions dans la presse…), l’hôpital de la Citadelle met régulièrement sur pied des événements d’ampleur pour faire connaître ses postes vacants, mais également ses atouts enmatièred’employeur (attractivité, cadre de travail agréable, formation continue...). Le Cita Job Day, enmode distanciel Le “Cita Job Day” fait ainsi partie des événements annuels devenus incontournables. En 2021, crise sanitaire oblige, celui- ci s’est déroulé sur un mode 100% distanciel… et innovant. Ainsi, les personnes intéressées - étudiants, demandeurs d’emploi, travailleurs voulant changer d’horizon professionnel - ont pu choisir leur programme à la carte, en sélectionnant les webinaires qui les intéressaient (infirmiers, métiers techniques, informatique…). Durant cette journée, des collaborateurs des ressources humaines étaient en permanence disponibles via un chat et ont programmé des entrevues dans les 7 jours pour les candidats qui pouvaient prétendre à un poste. Pour se faire connaître, la Citadelle pa r t i c i pe éga l emen t à de s événements externes. Par exemple, la Journée Découverte Entreprises , organisée le 3 octobre, avec un webinaire live depuis les locaux de Sud Info. Plusieurs ambassadeurs ont pu, pendant près d’une heure, expliquer avec beaucoup de passion leur métier et espérer convaincre de futurs collaborateurs de les rejoindre. Recruter dès les études En ce qui concerne les infirmiers, secteur où la main- d’oeuvre est particulièrement en pénurie, il faut faire preuve d’ingéniosité pour attirer les étudiants terminant leurs études. Deux projets mis en œuvre en 2021 les ont particulièrement ciblés. En janvier, où un concours en ligne permettait aux participants de tester leurs connaissances et de remporter des cadeaux, et à nous de découvrir des profils intéressants. En septembre, où proposition était faite aux étudiants infirmiers entamant une spécialisation, de les engager, de prendre en charge une partie de leur minerval et d’aménager leur temps de travail pour pouvoir alterner travail et étude. Les “P’tits doudous” officiellement lancés Malgré un contexte difficile, et une “Petitemaison” presque à l’arrêt forcé à cause du Covid, la Fondation Citadelle a fait la Une des médias en juin, avec une conférence de presse organisée pour présenter le projet “P’tits doudous”. Subir une opération est un acte qui suscite naturellement du stress et de l’anxiété. Et c’est encore plus prégnant chez les enfants qui sont près de 3.600 à passer annuellement par le bloc opératoire de la Citadelle. L’équipe transversale du bloc opératoire a décidé de rejoindre l’association française des “P’tits doudous”, née au CHR de Rennes et désormais active dans plus de 80 hôpitaux de France. C’est une première belge ! L’idée des “P’tits doudous”, c’est de reprendre les codes du gaming pour les adapter. Depuis la consultation préopératoire jusqu’à l’anesthésie, l’enfant va ainsi devenir le héros de sa propre story, grâce notamment à une tablette qu’il va piloter. À travers son avatar, il va tenter de gagner des points tout en apprivoisant son trajet jusqu’à la table d’opération. À son réveil, les points accumulés lui permettront de “gagner” un petit doudou et un diplôme attestant de la réussite du jeu. Les effets sur la santémentale de l’enfant sont indéniables, comme l’explique le D r Grégory Detheux, anesthésiste- pédiatrique à l’origine du projet : “ On constate une diminutiondesprémédicationsdonnéesà l’enfant ainsi qu’une diminution considérable des antalgiques donnés en salle de réveil pour calmer les douleurs. L’anxiété des enfants diminue, mais également celle des parents. Avec, pour conséquence, unediminutionde l’agitationetdes troublesducomportement postopératoires ”. Pour lancer officiellement le projet “P’tits doudous”, la Fondation a pu compter sur des parrains et unemarraine bien connus dans la région : la chanteuse Betty La Ferrara, l’humoriste Pierre Theunis et le pongiste (et ancien numéro un mondial) Jean-Michel Saive. Notons enfin le financement innovant pour couvrir les coûts du projet (tablettes, petits doudous…) : les déchets en cuivre, aluminiumou inox du bloc opératoire pouvant être valorisés sont revendus à une filière spécifique de recyclage. Petits gestes sans valeur, et pourtant... Lorsque nos nerfs sont soumis à rude épreuve et nos cœurs mis à vif, une petite attention suffit à faire naître une larme ou une esquisse de sourire. Dans notremonde où tout a de la valeur, et où tout doit être systématiquement évalué (de la qualité du restaurant à la rapidité de la livraison en passant par la sympathie de notre chauffeur d’un jour), ces petits gestes du quotidien finissent par être banalisés, voire détournés, car voyez-vous, “gratuit, ça n’existe pas !”. Pourtant, nous en avons fichtrement besoin de cette tape dans le dos, de cette petite collation, de ce smiley dessiné négligemment sur un post-it du bureau, de cette phrase bien innocente “T’inquiète, je vais le faire”. Quand la violence s’invite jusque dans les salles de soins, se répand par téléphone ou encore vomit tout ce qu’elle peut “grâce” aux réseaux sociaux, la gentillesse n’est plus une vertu, mais un contre-feu pour arrêter la folie du monde. Jacques I er , jadis Roi d’Angleterre, a dit ceci : “ Il faut trois générations pour faireungentleman ”. Pourtant, durant la semaine écoulée, nous en avons rencontré beaucoup à la Citadelle. Pourvu que cela dure. Recruter de nouveaux talents, un défi permanent Le Cita Job Day en chiffres 613 inscrits 329 participants 148 candidatures 44 entretiens 13 engagements L’expérience en vidéo ÉDITO fait place à l’espoir l’effroi En 2021, Jean-Pierre Hupkens - Président Sylvianne Portugaels - Directeur Général Publié le 30 novembre 2021, dans la newsletter interne Le rapport d'activités et RSE 2021 Dossier : Excellence et innovation Dans un contexte tendu, les équipes médicales font preuve d’une expertise exceptionnelle. À lire en pages 4 et 5 L’instant photo À lire en page 7 Liège Janvier - Décembre 2021

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