Début juillet, l’Unité de rythmologie (service de Cardiologie) de l’hôpital de la Citadelle a traité des patients atteints de fibrillation auriculaire en utilisant une technique révolutionnaire qui n’avait pas encore été utilisée en Belgique francophone : l’ablation par électroporation.
Pour contextualiser la prouesse, rappelons d’abord qu’une fibrillation auriculaire se produit lorsque le cœur bat irrégulièrement, et le plus souvent rapidement. Cette défaillance est responsable d’un AVC ischémique sur cinq. Elle peut aussi engendrer des palpitations, des pertes de connaissances, un essoufflement, une perte des capacités à l’effort voire une insuffisance cardiaque.
L’ablation de fibrillation auriculaire consiste à aller détruire ou isoler des zones de tissu à l’origine de l’arythmie. Deux sources d’énergie étaient jusqu’ici utilisées : la radio-fréquence (chaud) et le cryo-ablation par cryoballon (froid).
« La technique que nous avons utilisée repose sur l'électroporation (ablation par champs pulsé) qui utilise un champ magnétique provoqué par un train d'impulsions électriques de forte intensité pour provoquer une ouverture des pores de la membrane cellulaire et donc une mort cellulaire », explique le Dr Jean Manuel Herzet, Cardiologue – Électrophysiologiste et responsable de l’Unité de rythmologie de l’hôpital de la Citadelle. « Cette source d’énergie non-thermique permet une isolation très rapide des veines pulmonaires sans risquer de léser les structures et tissus adjacents (nerf phrénique, œsophage, nerf vague) et donc de réduire les risques de complication. Cette avancée majeure va permettre de traiter plus de patients en combinant efficacité et sécurité ».
Avec plus de 500 interventions en électrophysiologie cardiaque chaque année, le service de cardiologie de la Citadelle s’affirme comme un centre majeur, et la nouvelle technique – plus rapide – devrait permettre d’accueillir davantage de patients encore : « Notre programme de recherche, d’innovation et d’excellence est toujours centré sur le patient et son bien-être » insiste le Dr Pierre Troisfontaines, chef du service de Cardiologie de la Citadelle et, dans ce cas-ci, « la nouvelle technique amène de facto moins de complications et une opération plus rapide, ce qui agit positivement sur l’anxiété que peut nourrir le patient lors d’une intervention», conclut le Dr Herzet, responsable de l’Unité de rythmologie.
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