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Actualité

Le télémonitoring pour un retour à domicile précoce et sécurisé

20/03/2022

Un projet innovant en chirurgie bariatrique : la mise en place du télémonitoring qui permet au patient opéré de rentrer rapidement chez lui tout en bénéficiant d’un suivi post-opératoire permanent et rassurant. Pour ce faire, 5 partenaires ont collaboré efficacement : l’hôpital de la Citadelle, l’entreprise Masana, l’assureur Ethias et les centres de télésurveillance de la CSD et de Vitatel.

Jeanne (prénom d’emprunt), 37 ans, a décidé de se faire opérer d’un bypass. Une opération fréquemment réalisée à la Citadelle et qui suppose une hospitalisation de un à deux jours. « Après mon opération, le médecin m’a expliqué le projet-pilote de télémonitoring et m’a proposé d’y participer, ce que j’ai accepté. Le lendemain, je rentrais chez moi en sachant que je resterais connectée à l’hôpital ! ».

Ce retour à la maison est évidemment strictement encadré : le patient reçoit un « kit » avec des outils connectés lui permettant de prendre la température, la saturation et la pulsation cardiaque : « Les données sont automatiquement traitées par notre application et sont envoyées à l’hôpital », explique Céline Lejeune, project manager au sein de Masana, spécialisée exclusivement dans le domaine de la santé. « Et si une donnée semble suspecte, cela déclenche directement une alerte auprès des centrales de télésurveillance des mutuelles partenaires, à savoir la CSD et Vitatel, qui elles-mêmes oeuvrent en étroite collaboration avec la Clinique de l’obésité et le service des urgences de la Citadelle ».

Par ailleurs, le patient remplit – toujours via l’application – un questionnaire à raison de deux fois par jour : douleurs ressenties, informations sur sa réalimentation… « L’appli permet aussi d’envoyer des ‘notes’ personnelles », précise Jeanne, « avec des réponses rapides du service de chirurgie bariatrique. On se sent vraiment soutenu et c’est une facilité non négligeable : on prendrait plus difficilement son téléphone, par peur de déranger ou de poser une question ‘naïve’».

Le télémonitoring est prévu pour une durée de 15 jours. « Le système profite clairement à tous, que ce soit le patient ou le médecin », explique le Dr Sophie Hanoset. « Avec la technologie, on améliore le suivi post-opératoire tout en améliorant le retour à domicile, dans un lieu moins anxiogène. C’est également un soutien au médecin généraliste qui est généralement sollicité par le patient durant le suivi post-opératoire ». Par la suite, d’autres acteurs extrahospitaliers pourraient être associés à la démarche pour renforcer encore la qualité de l’expérience-patient les kinésithérapeutes ou les infirmiers à domicile.

Dans le cadre de ce projet-pilote, le patient ne paie rien. C’est l’assureur Ethias qui finance l’expérience, à travers son partenariat avec Masana : « Chez Ethias, nous croyons beaucoup en l’innovation, qui plus est dans les soins de santé », note Sébastien Barthe-Batsalle, Innovation Manager Healthcare.  « Ce projet s’intègre dans une série de collaborations avec des acteurs de la santé et pose les bases d’un ‘retour à domicile’ efficient et sécurisant pour le patient. Si l’évaluation est positive, l’idée est de le déployer dans d’autres pathologies pour profiter à davantage de patients ».

L’application Masana.care ambitionne clairement un rôle fédérateur, en proposant par exemple un agenda médical du patient, les historiques des prises de mesures et, à terme, le suivi de plusieurs pathologies sur une même plateforme. Sans oublier l’atout transversal de la démarche, avec de nombreux acteurs des soins de santé : hôpitaux, Réseau Santé Wallon, médecins généralistes, spécialistes, mutuelles…


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Le médecin généraliste est un maillon essentiel du suivi post-opératoire : comment le télémonitoring va-t-il l’aider ?

Dr Guillaume G'hoen : « Un suivi post-opératoire efficace nécessite de s’accorder sur des « parcours de soins » ou « itinéraires cliniques ». Tous les acteurs de soins partagent ardemment l’envie de se coordonner de manière fluide mais il manque des outils permettant de rompre les silos obsolètes entre intra et extra-hospitalier. Le cloisonnement des soins est délétère pour le patient qui doit déterminer quand et à qui s’adresser (à son généraliste, à l’infirmier à domicile, à l’hôpital, à ses proches…). La volonté de l’hôpital de la Citadelle est de co-construire des prises en charge avec les médecins généralistes et les autres acteurs de soins pour qu’une synergie s’en dégage.

Avec une plateforme de télémonitoring, chacun devient source et/ou récepteur d’informations et peut remplir pleinement son rôle dans le parcours de soins du patient. Les outils connectés amènent en outre des données concrètes pouvant déceler ou étayer la survenue de complications. »


L’idée est de développer le télémonitoring à d’autres pathologies ?

Dr Guillaume G'hoen : « Le modèle pourra être facilement réplicable dans d’autres itinéraires chirurgicaux puis non-chirurgicaux. Nous pourrions également aller au-delà du suivi post-hospitalisation et établir un continuum temporel dont l’hôpital ne serait plus qu’une étape parmi d’autres. Cependant la priorité sera surtout d’augmenter le nombre de partenaires impliqués.

Nous avons commencé avec l’hôpital et les centrales de télésurveillance des mutuelles afin de valider le modèle mais l’objectif est très vite d’intégrer les médecins généralistes, les infirmiers, les kinésithérapeutes, etc. Pour y parvenir, nous aurons besoin de dialoguer avec les représentants des cercles et associations séduits par la démarche. »