Les hyménoptères susceptibles d'induire une réaction anaphylactique sont, dans notre région, les vespidae (guêpe, frelon) et les apidae (abeille, bourdon).
Le venin d'hyménoptère peut induire des réactions locales, et des réactions anaphylactiques. On estime que 3 % de la population est susceptible de présenter des réactions anaphylactiques au venin.
LA PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE DES ALLERGIES AUX HYMÉNOPTÈRES
- Prise de sang, recherche des CAP/RAST spécifiques.
- Intradermo-réactions avec venin dilué spécifique. Les résultats des intradermo-réactions au venin sont beaucoup plus sensibles et spécifiques que ceux du CAP/RAST ; ces derniers peuvent même parfois être faussement positifs.
TRAITEMENT DE L'ALLERGIE AU VENIN D'HYMÉNOPTÈRE
La prise en charge médicamenteuse
Les antihistaminiques ne sont utiles que pour des symptômes mineurs, comme un léger prurit ou urticaire. Ils sont inefficaces dans une réaction systémique.
Les corticoïdes doivent être utilisés dans une réaction systémique, mais ils sont insuffisants dans la prise en charge d'une réaction sévère en raison de leur délai d'action important.
L'adrénaline :
- C'est le traitement obligatoire d'une réaction systémique.
- L'adrénaline ne doit pas être injectée en sous-cutané, mais en intra-musculaire.
- Le plus simple est d'utiliser la trousse d'urgence Epipen® :
- Permet au patient de s'auto-injecter l'adrénaline en IM dans le vaste externe.
- Ne doit pas être conservée au frigo.
- Est indiquée pour tous les patients chez qui une sensibilisation est démontrée pour le venin, et qui ont présenté une réaction allergique.
Les puffs de bêta-2-mimétiques (Ventolin®, Airomir®) peuvent être utiles en cas d'antécédent ou de symptômes d'asthme.
La désensibilisation spécifique
Elle est
indiquée en cas de réaction systémique grave engageant le pronostic vital, mais pas dans les réactions systémiques modérées comme de l'urticaire, et pas en cas de réaction locale, même très étendue.
Elle est débutée
en milieu hospitalier (Salle 27) par un traitement dit «
RUSH » permettant d'atteindre la dose protectrice en moins de 36 heures. Le traitement est alors poursuivi au moins 5 années, à vie pour les apiculteurs allergiques au venin d'abeille ne voulant pas renoncer à l'apiculture, ou pour les sujets continuant à présenter des réactions durant la désensibilisation.
L'allergie au venin d'hyménoptères : à retenir
- Le venin induit des réactions :
- Locales
- Systémiques
- Retardées
- Attention au CAP/RAST pour les venins : faux positifs possibles.
- La désensibilisation pour le venin d'hyménoptère est très efficace.
- L'adrénaline doit toujours être utilisée en cas de réaction grave :
- En IM dans le vaste externe, pas en SC.
- La trousse d'adrénaline Epipen® (ou Anapen® ) est le moyen actuel le plus efficace pour que le patient s'injecte lui-même l'adrénaline. La dose est de 0.3 à 0.5 pour les adultes, 0.15 pour les enfants. Elle est depuis 2012 en grande partie remboursée par l'INAMI.
- Les β-bloquants sont théoriquement contre-indiqués en cas de désensibilisation, même en collyre, ainsi que les IEC, sauf s'ils sont prescrits pour une pathologie coronarienne.
TROUSSE D'URGENCE EPIPEN®
Trousse d'urgence EPIPEN® : mode d'emploi
- L'adrénaline est une hormone naturelle libérée en cas de stress par les glandes surrénales. C'est un antidote « naturel » aux substances allergiques libérées durant les réactions allergiques sévères d'origine médicamenteuse, alimentaire, ou par piqûres d'hyménoptères (guêpes, abeilles).
- Après son injection, elle améliore rapidement les symptômes de gonflement de la gorge, elle ouvre les bronches et maintient la pression artérielle.
- C'est le premier traitement urgent à envisager lors des réactions anaphylactiques (allergiques graves), bien avant l'utilisation de dérivés de cortisone ou d'antihistaminiques.
- Pour être rapidement efficace, elle doit être injectée en intramusculaire dans le muscle de la cuisse.
- L'Epipen doit être utilisée en cas de symptômes sévères d'allergie. Voir notice en français - Voir notice en anglais
Étapes d'utilisation EPIPEN®
- Retirez l'appareil de son étui protecteur en plastique. Tenez bien l'appareil dans votre main serrée.
- Enlevez le capuchon bleu à l'extrémité de l'appareil avec l'autre main : attention, cela arme l'appareil, il se déclenchera à la moindre vibration sur l'extrémité orange ! Évitez de la toucher ou de vous l'enfoncer dans le ventre !
- Appliquez appareil du côté de l'embout orange sur la cuisse à mi-chemin entre le genou et la hanche. D'un mouvement rapide et énergique, poussez alors fortement pour déclencher l'appareil : vous entendrez un click bruyant lié à la détente du ressort.
- Gardez la seringue enfoncée dans la cuisse durant 10-15 secondes, puis retirez-la. Massez ensuite la zone injectée.
- Attention ! Toujours contacter votre médecin ou les services d'urgence (112) si vous avez eu besoin d'adrénaline. Appelez de l'aide (voisins, famille, ...) dès la piqûre d'hyménoptère si vous vous connaissez allergique et/ou le début de l'apparition des symptômes. Ne restez pas seul !
Erreurs à ne pas commettre
- Ne pas mettre son pouce sur l'extrémité orange : si l'appareil se déclenche, vous aurez très mal et le traitement ne sera pas efficace.
- Tant que le capuchon bleu n'est pas enlevé, l'appareil ne fonctionnera pas, même si vous poussez très fort.
- Il n'y a aucun bouton à pousser. Il est inutile de pousser sur l'extrémité de l'appareil pour le faire fonctionner.
Bon à savoir concernant EPIPEN®
- Epipen° ne doit pas être conservé au frigo comme les autres formes d'adrénaline. Conservez toujours votre trousse d'urgence sur vous, quelles que soient les températures extérieures.
- Ce n'est pas un produit dangereux, n'hésitez jamais à l'utiliser si vous ressentez des symptômes de choc (malaise, dyspnée, palpitations importantes, sensation de mort imminente) en cas de réaction allergique.
- Si vous aviez oublié de faire renouveler votre trousse après sa péremption, n'hésitez pas à utiliser la trousse après sa date de péremption ; des études pharmacologiques ont démontré qu'elle garde plus de 70 % de son activité après 5 ans de péremption.
- Si vous avez dû utiliser l'adrénaline, contactez rapidement les Urgences (112) ou votre médecin car il faudra vous garder en observation à l'hôpital durant 24 à 36 heures ; en effet, 10 % des chocs anaphylactiques récidivent dans les 10 à 36 heures après le premier accès.