La réalisation de tests d'effort sur bicyclette ergométrique représente l'évaluation fonctionnelle à l'effort la plus répandue chez les sédentaires comme chez les sportifs.
Chez le sportif, l'étude des adaptations cardio-circulatoires, respiratoires et métaboliques à l'effort lors d'une ergospirométrie (ergospirométrie, créer lien vers l'article ergospirométrie) permettent de préciser les caractéristiques de sa filière énergétique aérobie en définissant :
- sa puissance maximale aérobie exprimée sous forme de consommation maximale en O² (VO² max) et de puissance mécanique en watt
- sa capacité aérobie en définissant ses seuils
- son rendement énergétique.
Toutefois, une évaluation optimale doit être la plus spécifique possible autrement dit le geste réalisé lors du test en laboratoire doit être le plus proche possible du geste effectué lors de la pratique sportive.
Ont alors été développés une série d'ergomètres dont la spécificité se voulait la plus proche possible de la pratique sportive tels que tapis roulant pour le coureur à pied ou le skieur de fond, l'ergomètre à bras pour le kayakiste ou le nageur, ... et bien entendu la bicyclette pour le cycliste.
Bicyclette souvent inconfortable, au look hospitalier (et en l'occurrence inhospitalière), selle trop large, trop dure, (trop ... quoi !), pédales inadaptées et inadaptables, cotations standards, ... qui n'avait rien en commun avec les bicyclettes high tech en carbone et laissait les coursiers frustrés et dubitatifs quant aux résultats (pourtant d'excellente qualité).
Le cyclus2 a alors fait son apparition.
Il s'agit d'un ergomètre qui offre d'excellentes conditions pour les cyclistes amateurs ou compétiteurs, les VTTistes, les triathlètes car tous peuvent faire le test avec leur vélo personnel. Plus de problème de cotation, de selle, de pédales, ... les conditions biomécaniques sont réunies pendant toute la durée du test progressif afin d'exercer des conditions de travail musculaires similaires aux entraînements ou aux compétitions.
De plus la puissance est réglée de façon précise et maintenue de façon constante pendant la durée du palier indépendamment de la fréquence de pédalage ce qui permet également l'étude de ce paramètre.
Les tests réalisables sur cyclus2 explorent la filière aérobie mais permettent également l'exploration des filières anérobies (à réserver aux athlètes jeunes de haut niveau) :
Test progressif avec ou sans ergospirométrie
Le test le plus courant, pour cyclistes de tous niveaux.
Ce test explore la filière aérobie et fait partie du programme du diagnostic de performance pour les sportifs de compétition, de haut niveau et amateurs.
Les paramètres physiologiques observés durant le test seront ensuite évalués. Dans des conditions quasi de terrain, la puissance et la capacité aérobies sont mesurées précisemment permettant d'offrir à l'athlète des renseignements précieux sur son potentiel physique du moment, son niveau de forme et des données indispensables à la planification « scientifique » de ses entraînements. De plus, ces observations réalisées régulièrement peuvent être comparées, donnent des éclaircissements sur l'efficacité des derniers entraînements et permettent de réaliser un véritable suivi longitudinal. Ce test peut être couplé à un dosage de lactate.
Le test de force maximale isocinétique
Ce test explore le métabolisme anaérobie dans le diagnostic de performance.
D'intensité supra maximale, ces tests sont extrêmement sollicitants et doivent être réservés aux jeunes cyclistes compétiteurs (débutants, juniors, espoirs, amateurs, élites).
Le test de force maximale isocinétique est effectué en mode d'effort isocinétique c'est-à-dire qu'une fréquence de pédalage maximale sera imposée au sujet, contre laquelle il doit travailler avec une intensité maximale pendant le test. Le cyclus2 adapte la force de freinage en fonction de l'accélération et de la proximité de la limite fixée de la fréquence de pédalage. Autrement dit la fréquence de pédalage est fixée.
Les variantes utilisées en pratique sont :
- Le test moment d'un couple ou test force de traction
Il s'agit d'effectuer un effort de force maximale isocinétique de 6 secondes à différentes fréquences de pédalage 70, 90, 110 et 130 rpm soit 4 efforts d'intensité maximale avec 4 min de récupération entre chaque test. Cette méthode permet d'évaluer la capacité anaérobie alactique du sujet. Certains cyclistes peuvent atteindre plus de 1500 W.
- Le test anaérobie de la Fédération allemande de cyclisme
En fonction du sexe et de la discipline en cyclisme, un test d'effort d'intensité maximale sera réalisé pendant une durée définie (plus de 40 sec) avec une fréquence de pédalage définie (par exemple 75 secondes à 110 1/min pour les hommes). Il permet d'étudier la capacité anaérobie lactique.
- Le test de force maximale isocinétique de 90 secondes selon Lorenz et al. (Munchen)
Test d'une durée de 90 secondes réalisé à 80 ou 90 rpm.
Le test anaérobie de Wingate (WanT)
Le test de Wingate fait partie des tests permettant l'exploration fonctionnelle du métabolisme anaérobie dans le diagnostic de performance.
Le sportif devra exercer en un temps déterminé (20 ou 30 sec.) un effort violent, d'intensité maximale, établi en fonction du poids corporel et dépendant de la cadence.
Ce test permettra de définir la puissance maximale développée, le temps de maintien de celle-ci, l'indice de fatigabilité c'est-à-dire la réduction de puissance avec le temps et les fréquences de pédalage.
Le pic de puissance doit être identique avec la capacité de puissance maximale alactique.
Les données recueillies sont :
- Puissance maximale
- Puissance maximale relative
- Puissance moyenne
- Capacité anaérobie
- Indice de fatigue
L'utilisation de ce test est également réservée aux sportifs d'élite où la capacité anaérobie lactique représente un facteur de performance (exemples : les sprinters sur piste, les patineurs de vitesse, les hockeyeurs sur glace, ...).
Auteur : Dr Michel CERFONTAINE