Les parasomnies sont des phénomènes anormaux, principalement des comportements, qui surviennent durant le sommeil. Ils peuvent survenir à n'importe quel moment de la période de sommeil. Il peut s'agir de vocalisations ou de mouvements de faible amplitude jusqu'à des séquences de comportements élaborés. Certaines d'entres elles ne portent pas de conséquences néfastes pour le patient ou pour la qualité de son sommeil. Il est alors essentiel de rassurer le patient et son entourage. D'autres, par contre, sont susceptibles d'affecter la qualité réparatrice du sommeil ou de faire courir au patient un risque à son intégrité physique tel que le bruxisme ou le somnambulisme. Dans ces cas, un traitement sera nécessaire.
Parmi ces phénomènes, retenons :
- Le bruxisme : il s'agit de contractions répétitives des mâchoires qui donnent lieu à des grincements de dents. Une gouttière endobuccale peut éviter une usure prématurée des dents.
- La somniloquie : la personne parle durant son sommeil. Elle émet des sons, des mots parfois des phrases complètes. Si on éveille la personne, elle ne se souvient que rarement d'avoir parlé et le contenu de son discours. Ce discours peut parfois être en lien avec le contenu du rêve.
- Le somnambulisme : c'est peut être la parasomnie la plus connue. Durant le sommeil, la personne peut avoir des mouvements isolés jusqu'à des séquences de comportement élaborés (comme préparer du café, par ex). Le risque principal est que la personne se blesse durant son sommeil, c'est pourquoi des mesures de protection de l'environnement sont souvent proposées (comme des verrous sur les fenêtres, par ex). Il faut éviter de réveiller un somnambule non pas parce qu'il y a un danger particulier à le faire mais parce que cela permet d'éviter la confusion, inconfort ou la gêne du dormeur.
- Les cauchemars : le rêve est un mécanisme courant et normal du sommeil. Par contre, lorsque le contenu du rêve présente un caractère anxieux ou triste et qu'il s'accompagne de peur, d'horreur ou de détresse, on parle de cauchemars. Lorsque la fréquence de ces cauchemars devient invalidante pour la personne ou que le contenu des cauchemars reste vivant à l'esprit en journée de telle façon qu'il perturbe les activités de la vie quotidienne, une prise en charge peut être nécessaire.
- Terreurs nocturnes : ces manifestations surviennent principalement chez l'enfant mais se maintiennent parfois à l'âge adulte. Il s'agit d'un éveil confusionnel durant lequel la personne montre un visage reflétant la détresse et la panique, qui peut s'accompagner de cris et de mouvements de défense ou de protection.
- Les troubles du comportement en sommeil paradoxal : il s'agit d'un trouble dans le maintien de la baisse du tonus musculaire durant le sommeil paradoxal. Alors que les personnes devraient être incapables de bouger, elles actent leurs rêves. Elles peuvent donc crier, parler, bouger et même avoir des mouvements violents, agressifs.
Pour toutes ces parasomnies, les premières mesures à effectuer sont de l'ordre de la sécurisation de l'environnement de sommeil. La protection du dormeur et du co-dormeur est essentielle. Ensuite, un travail préventif s'effectue sur l'hygiène de vie, la protection contre les sources de stress et surtout la protection contre le manque de sommeil. En effet, la privation de sommeil est connue pour augmenter la fréquence des parasomnies. Si ces mesures ne suffisent pas, un recours à un traitement parfois médicamenteux peut être indiqué.