Il s'agit en fait d'un instrument de laparoscopie ultra-sophistiqué, muni de quatre bras articulés, déployés autour du patient : un bras dirige une caméra tridimensionnelle, les trois autres sont équipés d'instruments chirurgicaux miniaturisés et multi-articulés à leur extrémité. Le chirurgien commande le robot à partir d'une console située à quelques mètres du patient. Il y est assis confortablement et déplace de petites manettes.
Les mouvements des doigts, des bras mais aussi des poignets, réalisés par le chirurgien dans la console de commande du robot sont miniaturisés et reproduits avec une précision extrême par les instruments chirurgicaux dans le ventre du patient, avec une suppression complète des tremblements.
Un ingénieux système de pédales d'embrayage permet de commander simultanément les trois instruments chirurgicaux et tous les mouvements de la caméra.
En plus de ces avantages mécaniques, la console ajoute une vision tridimensionnelle en relief parfaite grâce à un système de vision binoculaire qui restitue les images obtenues par une double caméra à haute définition. Cette vision en relief combinée à un agrandissement de l'image apporte un « plus » extraordinaire, difficilement descriptible, qui combine les avantages de la vue en laparoscopie conventionnelle et ceux de la vision oculaire directe en chirurgie ouverte.
Avantages et indications
Le robot améliore nettement les capacités techniques, mais également le confort du chirurgien. Celui-ci se fatigue beaucoup moins et reste probablement plus attentif tout au long de l'intervention.
Pour le patient, les avantages de la chirurgie mini invasive par laparoscopie sont accrus : perte sanguine moindre, suites opératoires allégées, nette diminution de la douleur, amélioration de la récupération fonctionnelle et convalescence raccourcie *.
Toutes les opérations urologiques déjà réalisées en laparoscopie conventionnelle peuvent bénéficier des énormes avantages offerts par le robot, notamment les réparations d'anomalies anatomiques (sténoses de jonction pyélo-urétérales ou syndrome de jonction du rein), les cures de prolapsus ou les néphrectomies totales. Concernant les néphrectomies pour tumeurs et cancers du rein, le robot permet la réalisation de néphrectomies partielles qui sont quasi irréalisables en laparoscopie standard. Ceci représente un progrès très important puisque l'on peut ainsi traiter certains cancers en ne retirant que la partie malade du rein et en conservant sa partie saine, ce qui réduit considérablement le risque de développer ultérieurement une insuffisance rénale.
Mais la prostatectomie radicale pour traiter le cancer de la prostate est l'opération qui exploite le plus les avantages offerts par le robot. La vision tridimensionnelle associée à l'articulation spectaculaire des instruments permet de traiter efficacement des cas bien sélectionnés de cancer, tout en assurant une meilleure récupération fonctionnelle du patient. La réalisation de sutures très précises et étanches de la vessie sur l'urètre permet une récupération plus rapide d'une continence urinaire normale et une préservation quasi microscopique des bandelettes neuro-vasculaires (qui contiennent les nerfs érecteurs) offre les meilleures chances de récupérer des érections après l'opération.
Conclusion
La chirurgie par laparoscopie a déjà détrôné la chirurgie classique dans de multiples indications, et la chirurgie avec le robot Da Vinci détrône la laparoscopie conventionnelle à son tour, dans de multiples indications pour lesquelles les opérations sont déjà parfaitement standardisées. Cette technique de pointe s'inscrit dans un esprit de chirurgie mini invasive, avec pour objectif premier l'amélioration constante de la qualité des soins prodigués tout en assurant une récupération plus complète et plus rapide du patient.
*Les avantages de la chirurgie mini invasive correspondent à des données statistiques. Les complications sont moins fréquentes et la récupération globale est meilleure, mais la notion de risque per ou post opératoire n'est évidemment pas complètement effacée (maladie plus importante que prévu par les examens, saignement, infection, défaut de cicatrisation, embolie, etc).Cette notion est abordée par votre chirurgien qui vous donne toutes les explications utiles et nécessaires avant l'opération.
Vous trouverez, en cliquant ici, encore plus d'informations dans notre Dossier Urologie : Chirurgie laparoscopique robot-assistée : bilan après 600 opérations.